Au Régina, sur les traces des mineurs
Posté par Le Lensois Normand le 29 août 2011
Je ne pouvais pas passer quelques jours sur les côtes du Pas de Calais sans m’arrêter à Berck et dormir une nuit à l’hôtel Régina, là où sont passées avant moi des centaines de familles de mineurs.
L’hôtel Régina le 27 août 2001
L’hôtel Régina, c’est toute une histoire à lui seul : des années 50 aux années 80, il faisait parti du patrimoine du pays minier. On le sent encore dès que l’on franchit la porte d’entrée.
Ici, des mineurs sont passés, ici leurs traces subsistent.
Certes, l’hôtel a changé, il s’est modernisé, c’est la logique des choses. Mais il conserve et conservera longtemps encore, j’espère, des traces sa vie d’antan. Celle que j’avais déjà eu l’occasion d’évoquer dans un précédent article ( http://lelensoisnormand.unblog.fr/2010/04/14/lhotel-regina-de-berck/ ).
Dans le long couloir qui mène de la réception à la salle à manger, une galerie de photos rappellent l’opération ‘La Route des Mineurs’ du 12 juin dernier
Et dans le hall de l’ancienne entrée de l’hôtel, une exposition nous replonge dans les années 50. Une reproduction grandeur nature de trois mineurs jouant aux boules dans la cour de l’hôtel nous interpelle. L’un d’eux à la cigarette collée aux lèvres, du tabac brun, certainement roulé ! Comme celui qui devait enfumer la salle du bar lors des interminables parties de belote !
Des panneaux présentent l’hôtel à cette époque, son personnel et relate son histoire. D’autres font découvrir aux novices ce qu’étaient les métiers de la mine.
Mais c’est dans l’immense salle à manger que l’on ressent le plus les traces de nos anciens. La fresque murale n’est plus là, elle a été remplacée par des coquelicots. Il faut y aller prendre son petit déjeuner de bonne heure le matin, les jeunes clients dorment encore : cette heure là appartient aux gens qui ont toujours eu l’habitude de se lever tôt pour travailler. Les ouvriers ont aussi disparu, il ne reste que des retraités, en grande majorité des femmes seules, des veuves de mineur. On imagine aisément que la silicose y est pour quelque chose.
On écoute et on se délecte, on replonge dans les années de notre jeunesse. L’accent du pays minier est obligatoire dans les conversations. Quelques mots du patois ch’ti aussi. Mis ce n’est pas ridicule, loin de là : ici, les phrases ne se terminent pas par ‘hein’. Ce n’est pas du patois de cinéma ! C’est le vrai langage des corons.
Ici, on se dit ‘bonjour’, on se salue, on se parle. Les plus ‘alertes’ aident les moins valides : Aider, c’était le maître mot dans les corons !
On imagine que ces hommes et ces femmes doivent avoir tant de choses à dire sur leur passé : la vie dans les cités, les coups durs, les grèves et … les vacances à Berck ou à la Napoule !
On les regarde : chaque visage nous fait penser à quelqu’un qu’on a connu : cette dame à notre ancienne voisine, cet homme au collègue de notre père, etc…
On se dit que certainement, quelques uns de ces vieillards devaient avoir moins de vingt ans lors qu’ils ont vu le Régina pour la première fois. Ils devaient y être avec leurs parents ! Quelle fidélité ! Pas seulement à l’hôtel lui-même, mais à ce qu’il représente.
Aucune tristesse ne transparait de leur visage, ils sont heureux d’être là, heureux de se retrouver entre ‘gens de la mine’….
Alors, laissons les sans oublier de les saluer une dernière fois : ici, c’est chez eux …….
Trés bien cet article Claude, de Lens vers Berck , nos anciens ont retrouvés leurs souv’nirs et comme nous le voyons sur la vidéo nos Gueules Noires de Liévin étaient bien présents pour cette événement.
Amitiés Liévinoises à tertous mes gins, Christian ed Liévin.
toute ma jeunesse avec le directeur M Boutiflat en 1962 j’avais 10 ans quel nostalgie