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L’Art-Déco à Lens

Posté par Le Lensois Normand le 12 octobre 2012

   Certes, le Louvre-Lens va arriver avec toutes ses œuvres d’art mais la ville de Lens posséde un riche patrimoine depuis la fin de la Première Guerre Mondiale : l’architecture de certains de ses bâtiments.

   Après l’inscription du Bassin Minier au Patrimoine Mondial de l’UNESCO qui est aussi un atout pour Lens et sa région, voici un livre qui fera découvrir ou redécouvrir l’art-déco de certaines habitations de la ville. Comme le dit M. Bendahmane, Président de Gauheria : « Cette ville témoigne du potentiel de la Région Minière. Cet ouvrage tombe à pic pour retenir les futurs touristes et leur montrer que la ville, si l’on s’y intéresse, est également riche de beautés ». Contrairement à ce que prétendent certains : conserver des traces de notre passé, c’est aussi transmettre les bases de notre culture aux générations futures.

  Mises en valeur par les photographies de Laurent Lamacz, commentées par les textes d’Arnaud Debève, elles figurent dans ce 9e Dossier de Gauheria destiné à révéler un patrimoine encore trop méconnu. En vente dans toutes les ‘bonnes librairies’.

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Publié dans Histoire, Lens | 4 Commentaires »

Les piscines lensoises et leurs clubs de natation

Posté par Le Lensois Normand le 5 octobre 2012

   Lens n’a eu sa première piscine municipale qu’en 1934.

  Avant la première guerre mondiale, la natation ne devait se pratiquer que « dans la nature ». Au début du siècle, la construction d’une piscine à Lens n’était pas du tout d’actualité pour Emile Basly et les deux clubs de natation locaux «les Pingouins Lensois» et «l’Union Sportive Ouvrière Lensoise» (le club municipal) utilisent l’eau du canal pour s’adonner à leur sport favori.

Les piscines lensoises et leurs clubs de natation dans La ville pisc001

La section Natation de l’USOL au début du siècle

   La Municipalité les aident par des subventions ou l’aménagement des rives et la construction de pontons.

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Le ponton des ‘Pingouins Lensois »

   Après la Première Guerre Mondiale, le canal est en piteux état ; les clubs doivent attendre 1920 pour reprendre leurs activités. Alors que la reconstruction de la ville arrive à son terme, le Conseil Municipal dirigé à cette époque par Alfred Maës décide, en 1934, d’implanter une piscine municipale le long du canal, à proximité du Pont de Douai.

   Dans le bulletin municipal ‘L’œuvre de la Municipalité Socialiste de 1929 à 1935′, qui indique que «l’utilité de la natation et son enseignement n’échappèrent pas à la Municipalité qui songea, dès que la reconstruction de la ville fut presque achevée, à la construction d’une piscine», elle y est très précisément décrite :

« Des conditions topographiques particulièrement avantageuses pour l’alimentation et la vidange des bassins ont déterminé le choix du terrain, situé à proximité de la rue de Douai, dans un cadre agréable et ensoleillé.

Trois bassins ont été établis et séparés les uns des autres par des barrières

  • Le premier a une profondeur moyenne de 0,50 m, il permet aux tout petits de s’ébattre sans danger (aux dimensions réglementaires de 33m33 x 12m50)

  • Le deuxième, dont la hauteur moyenne de l’eau est de 0,95 m permet aux apprentis d’exécuter, en toute sécurité, leurs premières brasses

  • Le troisième a une profondeur de 2,40 m. Il est exclusivement réservé aux nageurs.

Ces bassins couvrent une surface de 1100 mètres carrés et contiennent ensemble 150 m3 d’eau.

Ils sont encadrés par deux larges allées ; par deux groupes de gradins pouvant recevoir 800 personnes assises (ces gradins sont orientés de façon à ce que les spectateurs ne soient pas incommodés par la réverbération de l’eau) et par des bâtiments qui entourent et surplombent le tout. Ces bâtiments comportent : 130 cabines, dont 30 à deux places ; 4 vestiaires collectifs permettant de recevoir ensemble 300 enfants ou membres de sociétés ; 2 salles de réunions et deux vastes solariums établis sur les terrasses des cabines.

Notons encore qu’un plongeoir avec plate-forme à trois, cinq et dix mètres permet aux amateurs de plongeons de se livrer à leur sport favori ; que deux salles de douches sont situées à proximité des bassins ; enfin que l’eau des bassins est renouvelée à raison de 1000 m3 par jour et que cette eau, dont la température minimum est de 20° pendant la bonne saison est filtrée et désinfectée suivant les prescriptions de l’Institut Pasteur, avant son arrivée dans les bassins ».

Et l’article du bulletin de se terminer par : «Il reste à mettre au point un enseignement obligatoire et gratuit pour les enfants des écoles : c’est un devoir auquel ne faillira pas la Municipalité».

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   Les deux clubs de natation y trouvent là des conditions idéales pour les entraînements de leurs sportifs mais on peut aussi y venir en famille : natation pour les uns, promenades sous le soleil lensois pour les autres.

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   Très bien entretenue par les services municipaux, la piscine subit de gros travaux en 1939 avec l’installation d’un appareil de filtration ultra moderne dans les sous-sols: cinq filtres très puissants sont placés pour améliorer la qualité de l’eau. Monsieur Pantigny, le Directeur des travaux prouve, lors d’une réunion du Conseil Municipal, la qualité de l’eau et décrivant le système de filtration et en faisant ainsi comparer l’eau du canal et celle arrivée dans la piscine.

   En 1939, une jeune lensoise de l’U.S.O.L. âgée de quatorze ans, Solange Crespel est sélectionnée pour les Championnats de natation qui se déroulent à Paris. Elle se classe deuxième dans sa catégorie derrière une nageuse belge, ce qui lui valut l’honneur d’être désignée championne de France en F. S. G. T. Elle fut honorée par la Municipalité, ainsi que son entraîneur Eugène Hurtevent, lors du Grand Prix Cycliste de la ville de Lens qui se déroula au Stade vélodrome de L’Ouest (futur Stade Garin), route de Liévin.

   Mais la Seconde Guerre mondiale eut raison de la piscine. A cette époque, on ne parlait pas de ‘frappes chirurgicales’ et la piscine, proche des voies ferrées et du Pont de Douai, se trouva sous le feu des bombardements de 1944. Pratiquement totalement anéantie, il ne subsistera de cette piscine que la maison du directeur.

   Il faut attendre plusieurs années avant de voir un nouveau projet naitre pour la reconstruction d’une piscine à Lens : les équipements sportifs n’entrant pas dans les budgets de reconstruction des dommages de guerre.

   Après la Libération, les clubs nautiques sont en sommeil. En 1947, Auguste Lecœur, maire communiste de Lens, ne peut que venir en aide au seul club en activité qui utilise de nouveau le canal comme lieu d’entraînement ; l’USOL, le club municipal omnisports, est soutenu par la Municipalité qui met à sa disposition des vestiaires et le dote de matériel (pontons, bouées, perches …).

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  En 1953, Ernest Schaffner qui a succédé à Lecœur, regrette dans un bulletin municipal que les budgets ne permettent pas la reconstruction d’équipement sportifs. Il signale cependant que ‘grâce à la remise en eau du canal, l’Union Sportive Ouvrière Lensoise et le ‘Pingouins-Club Nautique’ vont pouvoir reprendre leurs activités en natation’. Ces clubs sont soutenus par des subventions et des aides financières pour l’organisation de leurs manifestations.

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  Mais, ajoute le Maire de Lens, la Municipalité «sait l’intérêt que présente, pour elles, la reconstruction de la piscine». Il ajoute : «La municipalité n’a pas négligé cette importante question : elle entend réaliser, dans un avenir prochain, la reconstruction de la piscine de plein air à laquelle elle a l’intention d’adjoindre une petite piscine fermée et un établissement de bains douches ».

  Un dossier est déposé au Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme le 4 juillet 1952 et un devis établi : le coût de la reconstruction est estimé à 36 229 000 francs.

  Ce projet ne verra jamais le jour, l’Etat se refuse à le financer dans le cadre de la reconstruction d’après-guerre. Le Maire de Lens se tourne alors vers une autre solution : il envisage la création d’un grand complexe sportif à l’extrémité est de l’Avenue Raoul Briquet, là où se trouve le Stade de l’Est créé sous la magistrature d’Alfred Maës. Un terrain de douze hectares y est libre. Outre ce complexe sportif, on y aurait aussi construit un lycée technique et une piscine couverte chauffée avec un bassin de cinquante mètres.

   Les HBNPC émettent un avis défavorable, il y des risques d’affaissement minier dans ce secteur. Elles proposent à la ville un terrain au nord du côté de la route de la Bassée, face à l’hôpital et libre de toutes constructions. C’est sur ce terrain que va être finalement construite la piscine.

   La Municipalité d’Ernest Schaffner n’hésite pas à souligner que sa construction est essentiellement due à une forte volonté des élus locaux, car la participation de l’Etat y est pour le moins, modeste.

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   Le coût total des travaux est finalement de 620 millions d’anciens francs qui furent pris en charge en grande partie par la ville car la part de l’Etat n’augmenta pas pour autant. Située rue Robert Schuman, la ‘plus belle piscine de France’ (selon les dires du Président de la Fédération Française de natation de l’époque, M. André Soret) dispose de trois bassins : une pataugeoire, un moyen bassin et un bassin olympique de 50 mètres avec 8 couloirs et d’une profondeur de 4 m ainsi que 3 plongeoir.

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  Plus tard, s’élèveront dans ce secteur la Grande Résidence, le lycée Auguste-Béhal et le collège Jean-Zay.

  En juillet 1964, les travaux commencent sous les ordres de l’architecte M. Hardy. Le 15 mai 1966 est le jour de l’inauguration par Ernest Schaffner (dont ce sera la dernière grande sortie avant son décès quelques moins plus tard) en présence du Préfet Tomasi et du recteur Debeyre.

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   Après une semaine pendant laquelle, les lensois et les habitants des communes voisines peuvent visiter gratuitement les installations ultra-moderne de leur nouvelle piscine, l’ouverture officielle aux baigneurs a lieu le samedi 21 mai à 14h30.

   C’est à l’époque la seule piscine olympique du bassin minier : elle donne l’occasion aux jeunes de la région de pratiquer la natation ou de simplement s’amuser ou se délasser. « Je me souviens y être allé souvent lors de mon adolescence. Pendant les vacances scolaires, la piscine était toujours comble. Les jours de chaleur, les grandes baies vitrées étaient ouvertes pour permettre à chacun de profiter des rayons du soleil entre deux plongeons ».

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    L’arrivée de la piscine engendre aussitôt la création du Stade Nautique Lensois sous l’impulsion de Jean Claude BOIS, adjoint au Maire. Le club est issu de la fusion des Pingouins Lensois et de la section natation de l’USOL. Le premier Président en est notre ami Christian DAUBRESSE (il le restera jusqu’en 1971) qui a comme vice-présidents les hommes qui étaient à la tête des anciens clubs. Monsieur Michel VANDAMME en est le directeur technique et les deux premiers maitres nageurs sont MM. Tiberghien et Jodar.

   Unique dans le bassin minier à l’époque, le club comporte une section natation sportive, une section water polo et une de natation synchronisée. A la fin des années 60, un nageur lensois fait briller les couleurs du Stade Nautique Lensois. Il s’agit de Roger-Philippe MENU qui fut plusieurs fois champion de France en brasse sur 100 et 200 m de 1969 à 1972 et recordman de France. En 1970, il participe aux championnats d’Europe à Barcelone au cours desquels il remporte deux médailles d’argent (4 x 100 m 4 nages et 100 m brasse).

   Christian Daubresse raconte : « Michel Vandamme, l’entraîneur du STADE NAUTIQUE LENSOIS, a réussi à former un excellent nageur : Roger-Philippe Menu qui a battu à Lens le record de France du 100 m Brasse. Le jour du record de France (Note: c’était le 13 juin 1969) est le seul jour où je me suis sauvé de la piscine !!! Je connaissais les loustics, mes amis, et la tradition: record battu, on jette le Président du club, tout habillé ,dans la piscine: ils ne m’ont pas eu !!!! ».

   Aujourd’hui, le SNL compte près de 400 licenciés dont près de 150 classés au niveau national. Il se classe premier des interclubs régionaux et figure parmi les cent meilleurs français. Cependant, il devra trouver un hébergement provisoire prochainement.

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  En effet, selon la Municipalité, la piscine de Lens reste un équipement de qualité mais nécessite une intervention lourde dont le projet d’extension et de rénovation prend tournure. Elle sera donc fermée pendant deux ans à partir de fin 2013. Ce projet a été élaboré dans le cadre de l’ANRU (agence nationale pour la rénovation urbaine) et est inclus dans celui de la modernisation de la Grande résidence.

   Et il faut aussi rectifier ‘une petite erreur d’origine’ : le bassin olympique de 50 mètres ne fait pas … 50 mètres.

  En effet, on s’est aperçu qu’avait été oubliée dans la calcul … l’épaisseur du carrelage !!! A l’heure où les records se comptent au millième de seconde, c’est important. Les lignes d’eau, les gradins ou encore les vestiaires seront réaménagés.

   Un bassin de balnéothérapie remplacera l’actuel bassin moyen, la piscine conservera sa dominante sportive qui sera complétée de sauna, hammam et espace forme pour la détente. Deux bénéfices à la balnéothérapie : la récupération des sportifs de haut niveau (donc pas ceux du RCL actuel !!!) et de la rééducation pour les personnes accidentées, handicapées et opérées du cœur.

   Selon la Municipalité, sans disparaître tout à fait, la partie ludique devrait être réduite et gamins qui voudront s’amuser et patauger devront aller à Liévin, celle de Lens sera tournée essentiellement vers le sportif.

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