1916 : Les photos allemandes de Lens

Posté par Le Lensois Normand le 18 décembre 2011

  Depuis octobre 1914, les troupes allemandes se sont installées à Lens. Elles n’en repartiront, vaincues, qu’en 1918.

  Lens n’était alors plus qu’un amas de ruines, les Prussiens avaient tout détruit avant de partir. Mais beaucoup de dégâts avaient aussi été occasionnés par les artilleries alliées (surtout anglaises et canadiennes).

  Dès 1916, les occupants prirent des photos des premières conséquences de ces bombardements, certainement dans le but d’en faire de la propagande. Voici quelques photos allemandes de Lens en 1916.

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Le descendant d’un Lensois brille au Québec

Posté par Le Lensois Normand le 6 décembre 2011

    Regardez bien ce petit garçon en culottes courtes qui fait sa communion privée dans les corons de Lens.

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     Qui pouvait imaginer à l’époque que 55 ans plus tard, c’est à l’autre bout de l’Atlantique qu’un de ses petits fils deviendrait une star ? Là-bas, le sport national n’est pas le football (ou le soccer comme ils l’appellent), c’est le hockey sur glace. Leur équipe favorite n’est pas le RC Lens (que personne ne connait d’ailleurs à part quelques français expatriés) mais les Canadiens de Montréal qui, tous les week-end, font vibrer des milliers de québécois au Centre Bell.

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  Lui ne joue pas encore aux ‘Canadiens’ mais ça viendra un jour tant il est doué. Déjà, il porte fièrement son nom dans le dos de son chandail (maillot en français). 

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   C’est chez le «Mistral de Laval» (une ville de la banlieue de Montréal) qu’il évolue où il est dans la catégorie des «Novices B». Et pas mal du tout d’ailleurs ! Son objectif lors de chaque match : «le jeu blanc», c’est à dire pour un gardien ne pas encaisser le moindre but de toute la partie. Et il y arrive, le bougre ! Il lui est même déjà arrivé de remporter la «rondelle du match» (la rondelle est appelée palet en France), c’est à dire être désigné le meilleur joueur de la rencontre et repartir fièrement à la maison avec le précieux trophée.  Nul doute qu’à ce moment ses parents et ses sœurs doivent être fiers de lui. Son papy aussi !!!!

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  Mais lui comme il aime ‘niaiser’ (taquiner, narguer’ chez nous), ça le fait rire, le filou !

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Bonne fête de Sainte Barbe

Posté par Le Lensois Normand le 2 décembre 2011

 Qui fut Sainte Barbe ?

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   Au 3ème siècle vivait à Nicomédie en Asie Mineure (Izmit en Turquie aujourdhui), Sainte Barbe, vierge et martyre. Son père, un riche païen du nom de Dioscore avant de partir en voyage, l’enferma dans une tour pour l’isoler de ses soupirants. A son retour, il apprit que sa fille s’était convertie au Christianisme durant son absence. Furieux, le père voulu l’immoler et mit le feu à la tour. Barbe réussit à s’enfuir dans la montagne. Un berger découvrit la cachette et la dénonça à son père qui la traîna alors devant le gouverneur romain de la province. Celui ci la condamna à d’affreux supplices pendant lesquels la jeune demoiselle continuait à prier le Christ. Le gouverneur ordonna alors au père de trancher lui-même la tête de sa fille. Dioscore obéit mais fut aussitôt châtié par le Ciel : la foudre le tua sur place. Une autre version ajoute que le corps de Barbe s’éleva vers le ciel dans une boule de feu.

   Sainte Barbe fut donc choisie comme patronne des mineurs pour qu’ils soient préservés des incendies et des coups de grisou. Sa statue se trouvait au fond de chaque puits, près de la cage de remonte. Elle est fêtée le 4 décembre.

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Les cartes postales de la Sainte Barbe

   Heureuse période pour ce qui étaient à l’époque les PTT. Avec Sainte Catherine, Saint Nicolas et Sainte Barbe, les facteurs du bassin minier ne chômaient pas à cette période de l’année. La Sainte Barbe était l’occasion pour les mineurs de recevoir de jolies cartes postales de leur famille ou de leur … dulcinée.

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La quinzaine de Sainte Barbe dans les mines

   C’était la période qui allait du 16 au 30 novembre. Les mineurs étaient autorisés à effectuer des journées de travail plus longues qu’habituellement pour toucher un peu plus d’argent lors de la quinzaine suivante.

  Bien qu’étant plus longtemps au fond pendant cette période, ils avaient l’idée qu’il se passait moins d’accidents malgré le surcroit de travail. « C’était l’effet Sainte Barbe » disaient ils.

  Pendant ce temps, les femmes croyantes faisaient bruler une chandelle au fond de la cave à l’intention de la Sainte qu’elles priaient pour protéger leur mari ou leur fils travaillant à la mine.

  La quinzaine (les mineurs étaient payés le 1er et le 15 de chaque mois) de Sainte Barbe, plus importante donc qu’habituellement grâce au travail supplémentaire, était versée le 3 décembre. Ce jour là, la journée de travail était exceptionnellement moins longue pour que chacun puisse bénéficier de son après-midi.

  Certains descendaient avec leur bistouille (mélange de café et de gnole) pour la boire entre copains à l’heure du briquet (pause casse-croute). D’autres avec des gâteaux, des brioches, des fruits …. Ce jour là, le briquet était exceptionnel et partagé entre tous.

  En fin de service, tout le monde remontait, y compris Sainte Barbe elle-même. Seuls les ‘indispensables’ gardes de chevaux, responsable d’extraction, de ventilation, etc … demeuraient à la fosse. Certains, qui avaient déjà bien abusé au fond, étaient déjà dans un état avancé.

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  Sur le carreau se tenait le payeur, tous les mineurs passaient devant lui et recevaient leur quinzaine.

  La légende ou l’histoire raconte que lors de certaines payes de Sainte Barbe, c’était la femme qui allait voir le payeur avant la fin du service de son mari afin que celui ci soit obligé, faute de moyens financiers, de rentrer directement à la maison : « Comme cha, i va pas cor dépinser s’quinzaine au bistrot », disaient elles.

Les fêtes de Sainte Barbe

  Commençaient alors les vraies fêtes de Sainte Barbe. Les estaminets et cafés du coin se trouvaient rapidement envahis de mineurs, l’alcool coulait à flot et les chants commençaient.

  Pour les plus sages, c’était le retour à la maison : l’épouse et les enfants souhaitaient alors une bonne fête au papa mineur et lui offrait parfois quelques présents (cigares, pipes, tabac ou fleurs le plus souvent).

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  Ce soir là, il y avait exceptionnellement du vin lors du souper pris en famille.

  Après le repas, quelques mineurs se rendaient au café du coin où ils retrouvaient certains collègues qui n’étaient pas encore rentrés chez eux. On buvait et chantait aux cris de «Vif’ Sainte Barbe !».

  Pour les employés (agents de maîtrise, porions, comptables, ingénieurs …), certaines compagnies offraient un banquet le soir du 3 décembre.

  Aux Mines de Lens, les employés et ouvriers ayant plus de 30 ans de service recevaient une action de la Compagnie en cadeau et les 100 plus anciens ouvriers une prime de 100 francs, tradition créée par Félix Bollaert, ancien Président du Conseil d’Administration de la Compagnie.

 Le Jour de la Sainte Barbe

 Le 4 décembre, la journée commençait par la grand-messe de Sainte Barbe. Tous les mineurs croyants et leur famille, endimanchés, se rendaient à l’église. Celle ci était pleine car même les non-pratiquants étaient présents, manifestant ainsi leur remerciement à leur Sainte patronne.

 Une procession était organisée, les plus anciens mineurs avaient le privilège de poster la statue de la Sainte jusqu’à l’autel.

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  La messe durait au moins 2 heures. Elle était payée par les Compagnies. Le plus souvent, une harmonie des Mines jouaient les airs religieux chantés par une chorale paroissiale. Le sermon était bien sur consacré uniquement à Sainte Barbe et à la reconnaissance du travail laborieux mais courageux des mineurs.

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  Après la messe, les cafés du quartier étaient de nouveau assaillis : les hommes s’y retrouvaient de nouveau pour boire un verre, fumer un cigare ou une pipe tout en chantant des airs du coin jusque 2 heures de l’après midi.

  Quelques uns, souvent des non croyants qui n’étaient donc pas obligés d’assister à la messe, étaient là depuis la veille. Les chants étaient de plus en plus forts et les danses de plus en plus vacillantes. On entendait ‘du bout d’el rue ‘ :

« Et bin non, Sainte Barbe, alle est pas morte,

Et bin non, Sainte Barbe, alle est pas morte,

Car alle vit, car alle vit

Car alle vir incor’ »

  Puis c’était pour les autres le retour à la maison où la ménagère avait préparé le repas de Sainte Barbe, arrosé par le reste de la bouteille de vin de la veille. Parfois, on se regroupait autour de la table entre voisins et amis.

  A Lens, sur la Place de la République, le fête de la Sainte Barbe durait trois semaines début décembre. C’était avant tout une fête foraine. Après le repas, on s’y rendait en famille et, après avoir tourné sur les manèges, les enfants ne revenaient jamais sans la ‘queuche’ de pain d’épice ou le sucre d’orge.

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  Le soir, un bal était organisé dans les cités. C’était souvent pour les jeunes filles des corons qui avaient fêté Saint Catherine quelques jours auparavant, l’occasion de faire leur ‘bal des débutantes’.

 En 1957, les chanteurs polonais vont fêter Sainte Barbe à Paris

  Cette année là, pour fêter Sainte Barbe une chorale polonaise accompagnée par l’harmonie des Mines de Liévin est allée donner une représentation à Paris salle Gaveau après être passée sur les ondes de la Radio Française. Cet extrait du ‘Relais Spécial’ de 1990 illustre l’événement.

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   Avec la fin de l’exploitation du charbon, la Sainte Barbe a été de moins en moins fêtée. Cependant aujourd’hui, des associations veulent renouer avec les traditions pour que nos descendants n’oublient pas ce qu’était la Fête de Sainte Barbe chez les mineurs.

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Source principale : Revue du Folklore Francais : la Sainte Barbe dans les régions minières de Marius Taleur.

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L’église Saint Edouard de la cité 12

Posté par Le Lensois Normand le 25 novembre 2011

   Appelée ainsi en souvenir d’Edouard Bollaert, Directeur de la Compagnie des Mines de Lens pendant 42 ans. Mais nous l’avons toujours appelée «l’église du 12». Elle fut construite en 1899 et inaugurée le 2 septembre 1901 en même temps que l’église Saint Pierre de la cité 11 par l’évêque d’Arras M. Williez.

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 Bâtie en plein cœur de la cité minière, l’église était au centre de l’imposant groupe scolaire de l’école privée des Mines de Lens.

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  La voici photographiée par l’un des premiers soldats allemands arrivés à Lens en 1915.

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  Dès le début de la guerre, l’église se situant sur la ligne de front, elle reçut les premiers obus et fut rapidement détruite.

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  Comme pour quasiment toute la ville, il n’en restait que des ruines à la fin du conflit.

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  Les travaux de reconstruction débutèrent dès 1923,

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  Elle fut reconstruite à l’identique de la première selon des plans de Louis-Marie Cordonnier.

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  Le groupe scolaire l’encadrant, le presbytère, les logements du directeur et de la directrice, la salle de patronage ont également été reconstruits à la même époque.

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  Cependant, on nota une différence dans la forme du clocher, plus ouvert que celui de l’ancienne

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  On n’en connait pas le motif mais peu de temps après, le clocher retrouva sa forme initiale.

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  Sur l’arrière de l’église, un parvis en terre battue servait de terrain de boules aux mineurs et de football aux enfants des corons que nous étions avant et après leur cours de catéchisme.

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  Cette église est intimement liée à l’histoire de notre famille. Du baptême à l’enterrement, de nombreuses étapes de la vie des nôtres s’y sont déroulées.

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  L’Eglise, comme l’ensemble du quartier englobant le groupe scolaire, est classée aux Monuments Historiques depuis 2009.

  Quelques photos de l’église Saint Edouard aujourd’hui :

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Pour patienter !

Posté par Le Lensois Normand le 14 novembre 2011

  C’est vrai qu’il ne se passe pas grand chose en ce moment sur ce blog. Ce n’est pas parce qu’il n’y a plus rien à dire sur Lens, bien au contraire, mais c’est le problème de tous les retraités : le manque de temps pour tout faire ! Et dire que certains veulent réduire le nombre d’années de retraite ! Il restera alors moins de temps pour faire partager ses passions et ses souvenirs !

 Deux bonnes raisons à ce manque de parutions :

- Le Lensois Normand a une autre passion : fabriquer des objets et jouets en bois selon le méthode du chantournage. Et comme Noêl approche, la production va bon train. Vous pouvez voir sur ce blog : http://chantournage.over-blog.fr/ ce qu’il sait faire quand il change de pseudo pour devenit ‘Le Chantourneur’.

- Je travaille toujours sur des articles concernant les Maires de Lens du XXème siècle. J’avoue que je ne pensais pas qu’il y avait tant de choses à dire et à faire partager sur ces hommes qui ont marquer l’histoire de Lens.

 En attendant, et pour vous faire patienter, voici deux photos qui m’ont été offertes par Noël Ghesquiere, originaire de Noyelles-Sous-Lens et qui font suite aux articles sur les sapeurs-Pompoiers de Lens.

 Lors d’une visite de pompiers belges en 1933 :

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  Celle çi date de 1937 lors d’une manifestation au Monuments aux Morts qui se trouvait à l’époque Place du Cantin :

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  Merci à lui et à bientôt

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Cafés et estaminets lensois à l’aube du XXème siècle

Posté par Le Lensois Normand le 25 octobre 2011

 Au moment du passage entre les 19è et 20è siècle, le centre-ville de Lens a vu s’implanter de nouveaux commerçants dont quelques cafés ou estaminets. On parle bien du centre ville car pour la Compagnie des Mines de Lens, il est inconcevable, à l’époque, d’autoriser l’ouverture de ce genre de commerce dans les corons. Il faut absolument faire tout pour empêcher les mineurs, très revendicatifs et fortement syndicalisés, de se regrouper.

C’est donc au centre ville que se passeront les grandes discutions. Quelques grands représentants des mineurs comme Basly, Lamendin ou Broutchoux, licenciés des Compagnies pour leur action syndicale, se lancent dans ce commerce. Celui d’Emile Basly s’appelle ‘Le Café du XIXème siècle’. (Jean Bouriez, ‘Quelques noms du syndicalisme minier’, 1982).

C’est d’ailleurs au Café Carpentier, rue de la Paix, qu’était le siège du ‘Vieux Syndicats’.

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Voici le même lieu où il inscrit sur la porte ‘Bureau Syndical’.

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D’autres lieux de rencontre de l’époque :

Le bar des Sports

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Le café Isidore (peut être Route de Béthune)

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Le café Dehondt (Avenue du 4 Septembre)

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Le café de la Belle Vue (rue Diderot)

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L’Excelsior de Henry Scohy

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Le café estaminet de Louis Laurent

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Le café Raoult, rue de Paris, voisin de la Maison du Peuple, lieu de rencontre du ‘jeune Syndicat’ de Broutchoux

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Le café Dacheville se trouvait rue Gambetta

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Le café Métropole, rue de la Gare

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face au quel on trouvait le café Derache qui deviendra bientôt le Théätre

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L’estaminet de la Brasserie ‘Chez Suzanne’, rue Voltaire

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Un café auberge, rue Victor Hugo

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Le café Moderne Bocquillon vante la bière d’Armentières

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Un ‘café-écurie’ Godard-Debondt

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Et pour finir, le grand café-retaurant qui se trouvait Boulevard des Ecoles où on pouvait lire sur l’enseigne : ‘A la Chope du Nord, tout est bon’.

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   En complément de l’article précédent sur les commerces lensois de l’époque, voici une photo que j’ai trouvé depuis, elle représente la rue de la Gare (entre la rue d’Avion et la Place de la République). On peut voir de nombreuses échoppes comme un coiffeur, une magasin de lingeries, un autre de chaussures avant le chapelier Vallentin. Sur le trottoir d’en face, après le café, il y a un commerce de machines à coudre. Un peu plus loin, on distingue l’enseigne du Grand Hôtel.

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Les commerces lensois à l’aube du XXème siècle

Posté par Le Lensois Normand le 13 octobre 2011

   En 1850, Lens n’était qu’un bourg essentiellement rural d’environ 2800 habitants. 50 ans plus tard, avec la découverte du charbon et la création de la Compagnie des Mines de Lens, la population est passée à plus de 24 000 habitants. Avant le début de la guerre14-18, on comptera même jusqu’à 32 000 lensois. Pour équiper, laver, habiller, coiffer, nourrir, héberger ou même abreuver toutes ces âmes nouvelles de nombreux commerces se sont installés, surtout en centre ville. La Grand’Place, près de l’église Saint Léger, le Boulevard des Ecoles qui deviendra le Boulevard Basly, le Petit Faubourg, future rue Decrombecque mais aussi les rues de la Gare, de la Paix et de Paris sont des lieux idéaux pour implanter des commerces et des services.

  Alors, retournons en 1900 et faisons un petit tour chez les commerçants lensois.

  Nous commençons notre périple par la Grand Place. Là se trouve la Mairie et l’église Saint Léger. Le premier commerce que l’on rencontre est accolé à la Mairie. Il s’agit d’une épicerie dont l’enseigne nous indique qu’on y vend des conserves alimentaires.

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   Mais c’est sur le trottoir d’en face que l’on va trouver le plus de commerçants. Le plus important, du moins par les dimensions du bâtiment est sans conteste le GRAND BON MARCHE, un magasin de confection appartenant à la famille Février.

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Mais on y trouve aussi un commerce appelé ‘Au Bon Diable’, voisin avec une autre épicerie

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Cette épicerie eut pour nom d’abord ‘Au Raisin Doré’ avant de s’appeler ‘Grande Epicerie de Paris’ lorsqu’elle fut reprise par Félix Potin (déjà ….). Elle jouxtait la ‘Banque du Nord et du Pas de Calais’.

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La quincaillerie Achille Capliez

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Le célèbre ‘A la Ville de Limoges’ qui, implanté au départ du côté de la Mairie, traversa la place en 1911

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   Son emplacement initial fut repris par la grande quincaillerie Renard qui demeurera près d’un siècle sur place et dont on voit ici le personnel poser devant le magasin.

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Toujours dans le même secteur, on peut distinguer la Pharmacie Legeay derrière les deux commerces que sont ‘Aux Modes Nouvelles’ et ‘A la Ménagère’.

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Sur la photo suivante, ces deux commerces n’existent pas encore près de la librairie-papeterie

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En descendant vers la rue de la Porte d’Arras, on trouve des enseignes qui furent célèbres à Lens comme la maison Blondeau

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Face au chausseur ‘Sénéchal-Pruvost’ qui deviendra  ‘Au Succès’

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Rue Decrombecque, il existait déjà ‘Marchands Frères’

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Auprès du quel viendra s’installer rapidement l’enseigne ‘A la Ville de Saint Quentin’, un marchand de rideaux.

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En direction de la rue de Paris, existait un grand magasin de confection, la Maison Gérin avec l’enseigne ‘Aux Elégants’

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Un petit détour justement par cette Rue de Paris avec la Banque de Lens

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Mais aussi, une des plus grandes enseignes de Lens, ‘Les Nouvelles Galeries des Magasins Réunis’, ouvertes en 1901 et que l’on appellera simplement par la suite ‘Les Nouvelles Galeries’.

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Dirigeons nous maintenant vers le Boulevard des Ecoles (qui bien plus tard, prendra le nom du Maire de Lens, Emile Basly). De nombreux commerces s’y sont installés. Le marchands d’instruments de musique Vilcot

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La Brasserie Douchet

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Le chapelier Ranson-Duhaupas …

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dont le magasin porta aussi l’enseigne ‘Chapellerie Française’ sous le nom de Sallet

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Pour la beauté de ces dames, le coiffeur Druon se tenait aussi Boulevard des Ecoles

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Ce n’est encore qu’une petite mercerie mais cette enseigne deviendra un grand nom à Lens : Perrissin

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Juste à côté une imprimerie est voisine d’un négociant en vins et spiritueux

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Un petit tour par la rue Bollaert pour y découvrir une pharmacie attenant à une buvette

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  Nous repartons vers la gare par la rue Thiers (aujourd’hui Jean Letienne) où nous découvrirons de nombreux hôtels comme l’Hôtel du Commerce

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Un peu plus loin, deux autres hôtel : ‘Danez-Logier dit Dartois’ et ‘des Chemins de Fer du Nord’

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Qui deviendra ‘l’Hôtel-Restaurant Guéant-Tabary’

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Et une surprise nous attendait dans cette rue Thiers : près de l’hôtel du Commerce se tenait un café, il portait déjà le nom de …. Caron, enseigne qui restera sur place plus de 100 ans et qui rappelle tant de souvenirs aux gens de notre époque.

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Des hôtels, il y en avait aussi bien sur du côté de la rue de la Gare. L’hôtel de Flandres voisinait l’Hôtel Moderne

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Ce dernier porta aussi comme enseigne ‘Hôtel Restaurant Edouard’

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Un peu plus loin vers la Place de la République, le majestueux ‘Grand-Hôtel’

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Cette rue de la Gare était déjà très animée avec de nombreux commerçants comme cette épicerie

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Un marchand de meubles : ‘Hoyer’

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Un autre de chaussures qui a pour nom ‘Au Talon Louis XV’.

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Bien sur, le célèbre Café-Théâtre de M. Sauvage

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Autre commerce portant comme enseigne le ‘Bazard l’Incroyable’

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La Caisse d’Epargne était déjà à son emplacement actuel

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Face à un magasin appelé ‘Au Louvre’

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Et même une salle de cinéma

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Pas loin de là, rue Gambetta on trouve un magasin de décorations : Robillard & Fils

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près d’un autre vendant des articles de ménage

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Rue Berthelot, non loin de la Poste …

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se tient un coursier ‘Inter-Bourse’

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D’autres commerces ont été situés comme le marchand de bois Deldreve, avenue de Liévin

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ou cette épicerie fine rue de Lille, ‘Au Café Fin’

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Voici maintenant une série de photos de commerces lensois de cette époque qui n’ont pu être situées. Pour retrouver leur adresse, le Lensois-Normand est à votre écoute.

Un commerce alimentaire

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la Librairie Thomas

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Un magasin de confection ‘A La Maison Rouge’

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La Pharmacie Principale

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Un photographe : ‘Coustry’

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La Banque ‘Société Générale’ (peut être sur la Grand Place)

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Le garage automobiles Dumont qui vendait aussi des armes et des … machines à coudre

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Et enfin, ce sellier-carrossier-peintre-garnisseur (????) dont le propriétaire Lefebvre pose fièrement pour la photo

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Dans le prochain article, nous découvrirons les cafés et estaminets lensois du début du siècle

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Le Concours des Bourses des Mines

Posté par Le Lensois Normand le 14 septembre 2011

  Les «Bourses des Mines» ont été créées en 1946 pour aider financièrement les enfants de mineurs a poursuivre leurs études comme il est mentionné dans l’article 31 du statut du mineur.

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 Pour en bénéficier, à la demande des parents, les meilleurs élèves quittant l’école primaire pour la sixième devaient réussir les épreuves du Concours National des Bourses des Mines.

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Les Grands Bureaux dans les années 50

  Au début des années 50, à Lens, le concours se déroulait dans les salles des Fêtes des Grands Bureaux. Chaque année, plus de 300 filles et garçons endimanchés et en âge de rejoindre le collège s’y retrouvaient dès 6 heures du matin pour plancher sur des sujets de français ou de mathématiques.

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Une salle avant l’épreuve (Photo Notre Mine – Juillet 1953)

  Après avoir fait l’appel des candidats, chacun devait s’asseoir à une place désignée, prendre son porte-plume et inscrire sur la copie posée sur son bureau de bois son nom, son adresse et son école. Puis il repliait l’angle de la copie et la collait afin de cacher ces informations.

  Les épreuves commencaient par la rédaction dont le sujet était parfois assez vaste :

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 Puis venaient les 75 minutes consacrées au calcul composé en général de deux problèmes qui avaient souvent rapport aux finances d’une ménagère, aux calculs métriques ou aux robinets qui fuyaient.

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  A 11h 30, c’était la pause. Tout le monde se dirigeait alors vers la grande salle impressionnante des Grands Bureaux pour y prendre le repas. Après quelques courtes escapades dans les jardins, il était 13h30, l’heure de retourner travailler. L’après midi commençait par la dictée et les questions. Après l’écriture du texte dicté par le surveillant de la classe, l’élève disposait de 45 minutes pour relire, corriger ses fautes et répondre aux questions en rapport avec le texte : analyses grammaticales, nature et fonction des prépositions, sens des mots et expressions. Voici cette épreuve en 1953 :

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  Puis on terminait par le «Compte-rendu de lecture» : un texte était lu trois fois par le surveillant puis le candidat disposait de 45 minutes pour le résumer et répondre à deux questions. Cette épreuve «fait appel à l’esprit d’attention et d’observation des nos candidats» écrivait alors le reporter de ‘Notre Mine’.

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  (Si cela vous dit,  maintenant que vous avez tous les sujets, essayez de repasser aujourd’hui ce concours …. Ou faîtes le passer à votre enfant s’il entre en sixième ! C’est un bon test pour se rendre compte de l’évolution de l’enseignement en plus d’un demi-siècle).

 Arrivait enfin 17h00 : cela faisait 11 heures que les élèves étaient sous pression. Il était temps de se dégourdir les jambes. Ceux qui habitaient dans les cités éloignées reprenaient l’autobus qui les avait transporté le matin.

  Pendant de temps, les copies étaient mises sous scellés et envoyées pour correction à un jury national siégeant à Paris.

  Dans les familles, on attendra avec espoir et crainte les résultats de ce concours car, pour beaucoup, cela signifiera qu’à la rentrée le candidat sera collégien ou galibot !

  Beaucoup de jeunes lensois se souviennent de ce grand moment d’angoisse. Je l’ai vécu en 1963 lorsque j’ai passé (avec succès) ce concours : nos parents nous mettaient la pression. Si on échouait, ce serait à la rentrée les cours supérieurs de l’école primaire et le Centre d’Apprentisage à 14 ans ! Le concours se déroulait alors dans les classes du Collège Michelet que je devais, heureusement, rejoindre quelques semaines plus tard.

  Car le concours n’était pas à la portée de tous : cet article de « Coup de Pic » (journal du groupe de Valenciennes) indique qu’en 1959 sur le territoire national, 2181 collègiens ont bénéficié des bourses des Mines en 1959 alors qu’à cet époque les Charbonnages de Frances comptaient près de 217 000 ouvriers et employés.

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  Curieusement aujourd’hui, les Bourses des Mines continuent à être allouées : depuis le 1er janvier 2008, l’ANGDM (Agence Nationale pour la Garantie des Droits des Mineurs) en assure la gestion (voir ici : http://www.angdm.fr/index.php?/fre/Prestations/Retraite-et-autres-prestations/Bourses-des-Mines ). Mais elles ne sont plus aujourd’hui tributaires d’un concours.
Certaines informations données dans cet article sont issues du journal «Notre Mine» de juillet 1953 que j’ai pu consulter au Service des Archives de la Ville de Lens.

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Lens et ses armoiries

Posté par Le Lensois Normand le 18 août 2011

 Chaque ville peut posséder ses armoiries mais la loi ne permet pas de faire n’importe quoi. Le blason d’une commune doit être inspiré des sceaux qui étaient utilisés par les autorités lors des siècles passés et répondre à des normes bien précises pour être approuvé par l’Archiviste du Département de la commune.

Les premières armoiries dessinées à Lens semblent être celles de la famille de Lens qui possédèrent la Châtellerie de Lens dès 975 (avec Watier de Lens) suite au rattachement de l’Artois à la Flandre. Cette châtellerie existait déjà aux environs de l’an 900 est était tenue par des seigneurs féodaux qui dépendaient du châtelain. Son territoire s’étendait sur la majeure partie de la Gohelle. Au 10ème siècle, un châtelain de Flandre devenu chef d’une puissante famille prend le nom « de LENS ». Ils conserveront la châtellerie jusqu’en 1312 ( Jean IV de Lens) avant qu’elle ne passe à la maison de Récourt.

Les armes de la famille de Lens et donc de la châtellerie sont alors : ‘Ecartelé d’or et de sable’. (dictionnaire Historique et Archéologique du Pas de Calais – tome 3)

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De nombreuses villes du Pas de Calais comme Annequin, Sailly la Bourse, Neuve-Chapelle ou Camblain ont conservé dans leurs armoiries, des traces de la famille de Lens. Les anciennes armes d’Hulluch y faisaient aussi référence.

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Un acte de confirmation des possessions de la collégiale Notre Dame par le Comte Eustache prouve que la ville de Lens a déjà été créée en 1070 (Les origines urbaines de Lens en Artois Pierre Beuchère 1952).

Vers 1200, Lens possède un château mais reste un bastion militaire, un centre administratif de châtellenie et de baillage (endroit où l’on rend la justice). En 1228, un sceau du baillage de Lens reproduit le château. (Alfred Buquet – Lens, son passé, ses houillères).

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Entre 1300 et 1700, le sceau du baillage de la ville de Lens n’a pas beaucoup évolué. Le château est remplacé par sa représentation stylisée de 3 tours. Vers 1400, les fleurs de lis lui sont ajoutées et une herse est visible à la porte. Elle est remplacée vers 1700 par ‘le monde sommé d’une croisette’ avec comme légende ‘Lens en Artois’.(sceaux reproduits par Alfred Buquet – Lens, son passé, ses houillères).

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Les couleurs de l’écu de Lens ne sont pas clairement définies au 17ème siècle. Dans « Histoire des Villes de France » d’Aristide Guilbert, les armoiries de Lens sont ainsi définies : elles sont ‘de gueule au château d’argent cantonné de deux fleurs de lys de même’. Cela signifierait il que le fond du blason fut rouge comme le laisse entendre l’expression ‘de gueule’ ? Cependant vers 1650, dans les albums de De Croy, sur les gravures représentant la ville de Lens, l’écu est composé d’une seule tour de couleur rouge sur un fond argenté. Les deux fleurs de lys l’encadrent.

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A cette époque, les armoiries de la ville de Lens sont ainsi définies par Borel d’Hauteville dans son ‘Armoriel d’Artois’: ‘D’argent à la tour d’or, maçonné de sable et accostée de deux fleurs de lis aussi de sable’. C’est cet emblème qui semble être dessiné dans les albums de De Croy représentant la plaine de Lens bien que les couleurs ne soient pas tout à fait celles définies.

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Borel d’Hauteville décrit aussi les armes du corps des magistrats (l’Echevinage : regroupement de notables désignés pour rendre la justice et assurer la police de la ville): ‘d’azur à un château donjonné des trois tours d’or, garni de sa herse de même, et accosté de deux fleurs de lys, aussi d’or’. L. Danscoine dans monnaies, méreaux de la ville et de l’arrondissement de Béthune, en 1859, confirme cette définition comme étant celle des armes de la ville de Lens en souvenir de la maison royale et des princes ‘de première race’ de l’époque mérovingienne. C’est donc certainement dans la seconde moitié du 17ème siècle que la ville de Lens prit définitivement comme armoiries celles du corps des magistrats.

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Vers 1700 donc, la herse de la porte disparaît au profit d’une représentation de la terre et d’une croix. La définition des armoiries de la ville sont ainsi définies : ‘D’azur au château formé d’une grosse tour, crénelée, ajourée et ouverte, l’ouverture coulissée et chargée d’un monde sommé d’une croisette; la grosse tour flanquée de deux autres plus petites aussi crénelées, ajourées et ouvertes, le tout d’or; le château accosté de deux fleurs de lis aussi d’or’.

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  Après la révolution de 1789, la ‘commune’ de Lens utilisa, pour les en-tête de ses documents officiels une gravure d’un certain Lepagelet (Bulletin de la Commission Départementale des Monuments Historiques de 1909).

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  Cette vignette représente un palmier coiffé du bonnet phrygien et deux citoyensqui se serrent la main. La devise inscrite est : ‘L’Egalité fait la Liberté’ comme le démontre cet extrait du bulletin :

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Après la première guerre mondiale au cours de laquelle la ville de Lens a atrocement souffert, la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur (décret du 30 août 1919) et la croix de guerre 1914-1918 avec palme (décret du 30 août 1919) ont été décernées à la ville. Elles ont alors pris place sur les dessins représentant les armoiries.

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En 1927, le blason utilisé pour l’affiche annonçant l’inauguration de la gare est plutôt fantaisiste et n’a rien d’officiel.

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 Il faut dire que bien souvent, lorsqu’on voulait représenter Lens par un logo, on pensait plutôt aux Mines de charbon qu’au blason de la ville comme sur cette oblitération pour la Foire Commerciale de 1939.

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En 1948, la croix de guerre 1939-1945 avec palme (décision n° 79 du 11 novembre 1948) est attribuée à la ville de Lens, on dit alors que le blason ‘est timbré d’une couronne murale d’or et est soutenu par deux palmes de sinople posés en sautoir. A l’écu sont appendus les trois décorations’. Les palmes d’or symbolisent les victoires de la ville souvent détruite au cours des siècles et qui sut à chaque fois se relever; elles représentent le chêne, symbole de la force et l’olivier, la paix. Les quatre tours servant de couronne symbolisent la ville lorsqu’elle était fortifiée.

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Cette version officielle, adoptée par décision du Conseil Municipal le 5 novembre 1951 a été dessinée par Robert Louis, dessinateur symboliste des services officiels. Voici la même, en noir et blanc pour les documents et courriers de la ville :

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L’Histoire de Lens est enfin entièrement représentée dans ses armoiries :

  • la couronne de 4 tours pour la ville fortifiée qu’elle a été jusqu’au 17ème siècle

  • les palmes rappelle toutes les guerres subies par la ville

  • les trois tours, le château où siégaient la châtellenie et le baillage

  • les fleurs de lis, la maison royale

  • les croix les citations reçues par la ville après les deux guerres mondiales

La définition officielle des armoiries de la ville devint la suivante :

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Une autre version fut soumise au Conseil Municipal en 1945. Elle avait été réalisée par le Docteur Bourriau mais a été refusée certainement parce qu’elle ne représentait pas assez la ville et n’était pas conforme aux règles de la reproduction des armoiries.

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Cependant, différentes versions ‘moins officielles’ de la représentation des armoiries de Lens ont existé.

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Dans les années 70, le blason du Racing Club de Lens qui, jusque là, ne comportait qu’une lampe de mineur prend en compte son rapprochement avec la municipalité en y ajoutant une partie des armoiries de la ville.

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Les armoiries de la ville représentées sur les cartes postales étaient très à la mode dans les années 60/70

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Mais dans ce cas, il faut vérifier ses sources et ne pas faire comme sur celle ci. C’est le blason du Département du Nord qui illustre les photos de Lens !

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Les armoiries ont également souvent été représentées en philatélie.

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Un timbre de collection a été émis en 1970. Il représente les chevalets des mines de Lens, une lampe de mineur et ses outils ainsi que le blason simplifié de la ville.

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Lors de la mode des pin’s, les armoiries furent également souvent utilisées par les associations.

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Bien sur, les armoiries de la ville ont aussi toujours figuré sur les fanions et instruments de l’harmonie Municipale.

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Il y a peu, le Conseil Municipal a décidé de changer le logo de la ville pour le moderniser : les couleurs bleues et jaunes de la ville ont disparu, le château aussi. C’est un autre style !!!

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Guislain Decrombecque, Défricheur de la plaine de Lens

Posté par Le Lensois Normand le 10 juillet 2011

   Qu’évoque le nom de Decrombecque pour les lensois d’aujourd’hui ? Une rue qui donne sur le Boulevard Basly pour beaucoup ? Une statue qui se trouvait Place du Cantin avant la première guerre pour quelques uns ? Mais très peu connaissent la véritable histoire de Guislain Decrombecque, le défricheur de la plaine de Lens.

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  Au début du 19ème siècle, Lens n’était qu’un petit bourg d’environ 2500 habitants, essentiellement rural ne vivant que par la culture de quelques céréales. La terre est pauvre autour de la ville. Ne dit on pas alors : «Quand un lièvre veut traverser le riez (nom donné à la plaine de la Gohelle), il doit garnir sa besace». Guislain Decrombecque a trois ans au début du siècle: il est né à Lens, rue des Sans-culottes le 17 décembre 1797 (le 28 frimaire de l’an VI comme le disait alors le calendrier révolutionnaire).

  Vers 1810, son père, Maître des Postes, lui ordonne de quitter le lycée où il est pensionnaire pour rejoindre l’entreprise familiale. Dès 1816, il prend la suite de l’activité, hébergeant ainsi les voyageurs et soignant les chevaux faisant escale dans ses écuries. Il s’occupe également de la petite exploitation agricole.

  A son mariage en 1821 avec Sabine ROUSSEL, Lensoise d’origine et fille d’un marchand de vin, il possède 75 ares de labour du côté de la Route de Douai, près de la Deûle. De ce mariage naîtront 10 enfants. En 1932, il cesse son activité de Maître des Postes, celle-ci déclinant avec l’arrivée du chemin de fer et se consacre exclusivement à l’agriculture. ‘Ils seront un jour millionnaires‘ disait du couple le père Decrombecque. La ferme se trouve derrière l’église Saint Leger, à l’angle des actuelles rues Diderot et de Varsovie.

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   Pour se développer, Guislain Decrombecque a besoin de terrains. Dès 1832, il lorgne sur le cimetière de Lens situé près de l’hospice et mitoyen à ses terres. Pour cela, il entre en conflit avec la municipalité d’alors et use de divers stratagèmes comme écrire au préfet pour dénoncer l’insalubrité des lieux et le risque de contamination. En 1841, Decrombecque perd ce conflit : l’hospice devient le propriétaire du terrain et le cimetière est déplacé à son emplacement actuel Route de Douai. (Voir sur ce sujet, l’excellent dossier de Gauheria n°71 de décembre 2009 : Le cimetière de Lens de Christophe Lefevre).

  En 1836, jugeant qu’il faut joindre l’industrialisation à la production et constatant le nombre grandissant de sucreries dans le Pas de Calais (18 en 1828, 103 en 1838), il en ouvre une à Lens qui peut traiter 175 tonnes de betteraves. Betterave d’ailleurs qu’il utilise au maximum, recyclant les feuilles, la pulpe et la mélasse qu’il mélange au fourrage pour nourrir ses animaux. Il ne cessera d’élargir ses activités. A sa ferme, il ajoute alors plusieurs ateliers et industries annexes. En 1868, il possède : la sucrerie, une distillerie, un moulin à farine, un atelier de maréchal ferrant, une boucherie, un four à chaux, une briqueterie, etc…).

Grand cultivateur, il entreprend d’assécher les marais autour de Lens. Il utilise des méthodes nouvelles et audacieuses pour l’époque (utilisation d’engrais conçu sur place avec des cendres de houilles, de l’argile, des terres des dépôts de betteraves, du tourteau, du sang des abattoirs, et même des «déjections solides et liquides provenant du personnel de la ferme et de la sucrerie» selon le rapport de MM. Payen et Pommier à la Société Nationale d’Agriculture en 1849). En peu de temps, la terre stérile des marais lensois devient une terre riche et excellente pour la culture. Il modifie les règles de l’assolement, il laboure plus profond. Sa notoriété va grandissant et il est surnommé : « Le défricheur de la plaine de Lens« . Il est très souvent cité ou pris en exemple dans de nombreuses revues agricoles, vétérinaires ou chimiques tant pour ses méthodes de culture que pour la qualité de son élevage.

   Pour cela, il trouve facilement de la main d’œuvre : Lens n’est pas encore le Pays Minier qu’il deviendra. ‘Des hommes inoccupés encombrent nos villes tandis que nos campagnes manquent de travailleurs‘ (rapport de Payen et Paumier). Il emploiera jusque 2000 ouvriers pour l’ensemble de ses activités (culture et dérivés). Ouvriers et ouvrières qu’il sait récompenser ou punir. ‘M. Decrombecque surveille lui-même très attentivement tous les travaux dans ses fermes et ses fabriques. Il examine comment chacun exécute ses ordres… Dans ses visites à des heures différentes, on le voit noter avec soin tout ce qu’il observe. Il signale à leur intention tout ce qu’il remarque d’utile ou de défavorable. Lorsqu’on assiste à la paie, à mesure que chaque ouvrier -homme, femme, enfant- se présente pour recevoir le fruit de son travail, on remarque chez les uns une certaine inquiétude, chez les autres un air de satisfaction… C’est qu’effectivement, chez M. Decrombecque, une uniformité n’existe pas dans les salaires : ceux qui ont rendu service sont notés et leurs efforts se résument à la fin de la quinzaine en deniers comptans’ (La Revue des Deux Monde, tome 1-1856). Cette paie au mérite ne plaira pas, bien sur, à tout le monde à tel point que le ‘Journal Syndical’ de tendance anarchiste le surnommera ‘l’Exploiteur Agricole’.

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  Le 10 septembre 1846, dans une conjoncture politique très perturbée, Guislain Decrombecque devient Maire de Lens, succédant ainsi à son grand-père (Maire de la ville en 1793). Il conservera ses fonctions 19 ans (jusqu’au 29 septembre 1865). C’est le tout début de l’ère du charbon à Lens avec l’arrivée de nombreux ouvriers qui ne tardent pas à se fédérer. En 1849, il adhère dès sa création à ‘l’Association du Pas de Calais contre la propagande socialiste’. La même année, il reçoit la médaille d’Or de la Société Nationale d’Agriculture.

  Le 7 novembre 1849, il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur. Il sera élevé au grade d’Officier le 29 décembre 1867, sa rosette lui sera remise par l’Empereur lui-même.

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  L’an 1852, c’est à la fois le rétablissement de l’Empire et la création des Mines de Lens. Decrombeque voit Lens s’agrandir à une vitesse vertigineuse, de nombreux chevalets apparaître tout autour de la ville et le nombre des administrés explose (2500 en 1846, 5700 en 1865) car de nombreux ouvriers sont attirés par cette nouvelle activité qu’est l’exploitation charbonnière.

  En 1853, la notoriété de Guislain Decrombecque est telle que le poète artésien Frumence Duchemin compose en son honneur une ode intitulée ‘Le Roi de la Plaine’ qui est publiée dans le journal ‘Le progrès du Pas de Calais’. (source ‘Lens de A à Z’ de Jérôme Janicki aux Editions Allan Sutton)

  Le 23 Novembre 1854, la Cour Impériale de Douai, jugeant en appel, condamne G. Decrombecque à payer 60 000 francs de l’époque de dommages et intérêts à un certain Lefebvre, pour non respect d’un contrat de vente de mélasse de betterave. Ceci ne l’empêchera pas d’être confirmé à son poste de Maire par Napoléon III en 1860.

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  En 1855, à l’exposition universelle de Londres, il est reconnu comme l’un des meilleurs agriculteurs français et reçoit le Grand Prix d’Honneur.

  En 1856, le ‘Journal d’agriculture pratique‘ par un reportage d’un certain Bouscasse vante les méthodes de l’agriculteur lensois pour nourrir son cheptel par un système de nourriture fermentée et hachée à base de fourrage broyé mélangé à de la mélasse de betteraves. Un schéma du bâtiment et un plan des cuves illustrent cet article dans lequel il est précisé que Decrombecque n’achète que des chevaux de trait «malades et poussifs» et qui, grâce à cette méthode, les remet sur pied en mois de 3 mois

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   Vers 1858, il est l’un des premiers en France à introduire le labourage à vapeur. Pour cela, il n’hésite pas à acheter ses engins à l’étranger (un rouleau brise-mottes en Angleterre, une herse en Norvège …). mais il utilise aussi des machines imaginées par lui, fabriquées et réparées dans ses ateliers comme les rouleaux dentés de différentes tailles selon le type de labourage désiré ou le plantoir à betteraves ci-dessous.

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  En 1859, son exploitation représente 250 hectares répartis sur 16 communes, 25 chevaux de trait et 30 boeufs de labour 300 vaches d’élevage 200 à 400 moutons.

  En 1861, c’est le décès de son épouse Sabine. ‘Une ménagère laborieuse, intelligente, douce aux serviteurs mais exigeant de chacun le devoir, et en donnant l’exemple’ (Journal du droit administratif 1860).

  En 1862, il reçoit la Prime d’Honneur du Département décernée par l’Empire. A cette époque, il cultive surtout la betterave (184 hectares), mais aussi le blé (85), l’avoine (50) et l’orge (14) aux quels il faut ajouter 19 hectares de prairies. Dans son rapport à l’empereur, le Ministre de l’Agriculture, Eugène ROUHER, conclue : «Chez Monsieur Decrombecque, le cultivateur intelligent se complète pat l’industriel habile».

  En 1865, après les élections qui ont vu la lourde défaite du gouvernement mis en place par Napoléon III, il crée avec François Brasme, député et propriétaire de la sucrerie de Bully-Grenay ‘Le cercle agricole du Pas de Calais’ (association républicaine) dont le but est ‘d’unir les forces agricoles de ce département‘ (Bulletin de la Société des Agriculteurs de France 1869).

  En 1867, il écrit dans «La Gazette du village» un article vantant les mérites des ‘cultures en billons’. Pour illustrer son article, il publie un dessin de ses semoirs et de la herse qu’il utilise.

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  C’est cette année là que Guislain Decrombecque verra son travail récompensé et sa notoriété atteindre son apogée. A l’Exposition Universelle de Paris où il présente son matériel, il est désigné Premier Agriculteur du Monde et reçoit le Grand Prix International d’Agriculture. Pour cela, on lui décerne un objet d’art créé par le sculpteur Charles Gumery : ‘L’Agriculture Glorieuse’.

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  En 1868, il s’étend sur 450 hectares. Outre la Ferme de Lens, (située entre la Route de Douai et la rue Etienne Dollet), il en exploite 4 autres : l’ex-ferme Rohart à Avion, Le Bois Rigaut, Le Bois de Lens et la ferme de la Folie à Vimy. À Béthune, lors d’un banquet organisé en son honneur, le Préfet prend la parole pour lui adresser des louanges.

  En 1869, il reçoit la Prime d’honneur des fermes écoles lors du concours national.

  1870, c’est la guerre entre la France et la Prusse. Pour palier au manque de numéraires, Decrombecque émet des billets de confiance qu’il garanti par des placements effectués dans une banque de Bordeaux. Sa monnaie est acceptée par les commerçants de Lens et des environs.

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    A la fin de l’année 1870, alors que le pays est toujours en guerre, Guislain Decrombecque s’éteint dans sa ferme de Lens. L’un de ses fils prend la suite de ses activités. Il décèdera en 1880 laissant à son beau-frère Jules Hugot, époux de sa soeur Olive, la direction des entreprises.

  Guislain Decrombecque, sorti du lycée alors qu’il n’avait pas encore 14 ans, décida sur le tard de se remettre à étudier. C’est son ami François Frasme qui le citera dans son projet de loi sur l’enseignement agricole en 1876 : ‘Quand, dans ma culture, j’ai été au bout de la pratique et de la meilleure connue, avide de faire mieux, je me suis mis à étudier. J’ai bientôt trouvé un nouveau champs d’activité et j’ai plus avancé en quelques années que je n’avais fait de toute ma vie.’ Et d’ajouter :’Faites étudier vos enfants car c’est un pauvre métier que l’agriculture réduite à elle-même. La science, seule peut la sauver‘ (Anales de l’Institut National Agronomique 1876).

  Le 26 avril 1890, est créée la S.A. des Etablissements Industriels et Agricoles Decrombecque dotée un capital de 800 000 francs qui exploite pour une durée de 18 ans le domaine laissé en héritage à ses enfants. Elle est liquidée en 1909 : la Société des Mines de Lens devient propriétaire des Etablissements Decrombecque. Le matériel de la société est mis en vente.

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  Sur la photo ci-dessous de la rue Diderot vers 1900, la grande demeure que l’on voit à l’arrière plan qui se situait au n°1 de la rue de Douai devait être le logement de la ferme. Après 1909, elle deviendra la maison de des Directeurs des Mines de Lens et sera habitée par Elie Remaux.

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  En 1903, un journal humoristique, ‘Le Glaneur Lensois’ publie en couverture une image de Decrombecque ‘semant le progrès’. Dans le fond, on aperçoit le monument érigé sa en mémoire.

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  Construit en 1901, ce monument, situé sur la Place du Cantin, vers la Route de Lille est remis officiellement à la ville de Lens par M. Maseler, Président du Comité du Monument, le 12 juin 1905 devant une foule de 50 000 personnes. Sur le socle, l’écu de la ville de Lens est encadré d’épis de blé. Un homme, représentant un ouvrier de l’exploitation, semble saluer son patron tout en labourant avec une charrue tirée par un bœuf.

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  Le monument est inauguré par Emile Basly, Maire de Lens, en présence de Joseph Ruau, Ministre de l’Agriculture, Jean Bienvenu-Martin, Ministre de l’Instruction Publique et Jules Mousseron, le mineur-poète.

  Ci-dessous, un article du journal ‘l’Humanité’ du 13 juin relatant cet événement :

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  La statue sera détruite pendant la Première Guerre. Il n’en restera que le socle. Certains émettent l’hypothèse que le buste en bronze a été enlevé par les Allemands pour être refondu comme les cloches de l’église Saint Léger.

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  Le socle restera sur la place plusieurs années après la fin de la guerre.

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  En 1925, le sculpteur Auguste Lesieux réalise un projet pour reconstruire le monument à l’identique. Il doit être placé à l’entrée de Lens, à l’angle des routes d’Arras et de Liévin. Cet emplacement déplait aux descendants qui lui préfèrent le rond-point du Chapitre (Rond point Van Pelt aujourd’hui) plus près de l’emplacement de la ferme. Des problèmes financiers font aussi que le projet traine tant qu’il n’aboutira jamais. A la place prévue, on installera le monument en hommage à Emile Basly.

  Au début du XXème siècle, la ville de Lens donna le nom de Decrombecque à la rue du Petit Faubourg qui donne sur le Boulevard des Ecoles (Basly aujourd’hui). De nombreux anciens lensois connaissent bien cette rue pour être allé faire des achats chez ‘Marchand Frères’, commerce qui resta plus de 100 ans à la même place.

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  Pour finir, cette image datant de 1907 représentant sur un panorama les personnages qui, pour l’époque, ont marqué le plus l’histoire de Lens : Condé, Decrombecque et Edouard Bollaert.

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  A noter, la fille de Guislain Decrombecque, Aglaé, née en 1833, épousera en 1855 Constantin Tacquet. Ils eurent trois enfants dont un certain Léon Tacquet en 1858. Notaire, propriétaire de haras à Lens, le petit fils du grand cultivateur deviendra le gendre d’Elie Remaux, Directeur des Mines de Lens. Pendant la guerre 14-18, dans le Lens occupé il écrivit un journal qui sera publié dans un dossier de Gauheria en 2004 sous le titre ‘Dans la fournaise de Lens’.

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