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La Mine, un patrimoine ! Alors pourquoi laisser pourrir ?

Posté par Le Lensois Normand le 19 avril 2013

  Une récente visite à Lens m’a permis de replonger dans le passé. Une rencontre très passionnante avec un passionné à la Maison Syndicale.

La Mine, un patrimoine ! Alors pourquoi laisser pourrir ? dans Coup de Gueule msaujourdhui

   Serge Barrois, le fils de Marcel est le Président de ‘Mémoire et culture’. La Maison Syndicale, c’est Sa maison. Poursuivant la tradition familiale, il y passe la moitié de ses journées. Lui et son épouse, vous pouvez les rencontrer tous les matins dans ce temple du syndicalisme minier.

  La Maison Syndicale appartient aujourd’hui à la CALL (Communauté d’Agglomérations Lens-Liévin).  Le Syndicat CGT des Mineurs du Nord-Pas de Calais lui a cédé il y a quelques années.

  La CALL a donc hérité d’un trésor ! Non seulement avec le bâtiment par lui-même mais avec toutes les archives qui y sont entreposées. Alors, pourquoi le laisser se délabrer et pourrir à ce point ?

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  Serge a eu la gentillesse de me faire visiter ce que les gens ne voient pas toujours. Le garage et les rangements de la demeure regorgent de documents valant une fortune, si ce n’est financière, du moins historique et même nostalgique.

  On y trouve tous les exemplaires de ‘La Tribune du Mineur’ depuis le numéro 1, de son ancêtre ‘La Voix du Mineur’, de nombreux autres documents, des livres et revues, des compte-rendus de réunions, d’assemblées générales de grévistes, une multitude de photos, des drapeaux, des oriflammes, des affiches par milliers, ses statuettes, des bibelots, des lampes et barrettes de mineurs et même le vieux matériel d’imprimerie …

  Tout ceci est à l’abandon. Les journaux surtout. Il sont dans un local non chauffé,  sujet à l’humidité et sont en train de pourrir.

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   Serge est prêt à tout céder à la CALL pour qu’elle entretienne et sauvegarde ce patrimoine important. Mais il ne semble pas qu’il y ait un réel intérêt au niveau intercommunal. Le projet de réunir dans l’ancien cinéma du Cantin (revenu maintenant au sein de la Maison Syndicale) toutes les archives du pays minier semble en sommeil pour le moment.  Sur son site Internet, on ne trouve pas dans les missions de la CALL la sauvegarde de ce genre de patrimoine. Elle ne possède pas de service d’archives.

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   Comme Serge, espérons qu’une solution soit très vite trouvée afin que tous ces souvenirs ne finissent pas un jour dans une décharge publique !!!

Publié dans Coup de Gueule, Histoire, La Mine, Lens, Les Mineurs | 9 Commentaires »

La Maison Syndicale de Lens

Posté par Le Lensois Normand le 12 novembre 2012

Cet article a été écrit avec la collaboration de MM. Bernard Ghienne et Christian Vallez.

La Maison Syndicale de Lens dans Histoire msaujourdhui

   Après la catastrophe des Mines de Courrières qui a fait 1100 victimes, le Syndicat des Mineurs, dit « le Vieux Syndicat » emmené par Emile Basly, Arthur Lamendin et Henri Cadot veut étendre son influence dans le bassin minier en général et la région lensoise en particulier. Mais les cafés et estaminets qui servent de lieu de réunion deviennent trop exigus devant l’augmentation des adhérents.

   Il est alors décidé de construire à Lens un grand édifice qui démontrera à la population et aux directeurs des Compagnies Minières l’importance du syndicat. Il permettra aux mineurs de mieux se faire représenter et se défendre face aux conditions inhumaines imposées par les tout-puissants directeurs des Compagnies.

   C’est à Casimir Beugnet, trésorier du syndicat du Pas-de-Calais, et délégué à la fosse 2 des Mines de Béthune que revient la tâche de trouver l’argent nécessaire à la construction du bâtiment.

msbeugnet dans La Mine

   Il réussit à obtenir des subventions publiques (il faut dire que les grands responsables du syndicat sont aussi des élus municipaux ou des députés) mais aussi de l’argent issu de collectes effectuées auprès des mineurs syndiqués qui étaient près de 30 000 à cette époque. Son épouse tenant un estaminet dans la rue Decrombecque à Lens, il lui est facile de contacter les mineurs .

  En 1910 commence donc, dans la rue du Creusot, près de la place du Cantin la construction de cette immense bâtisse à l’architecture remarquable.

   Elle est inaugurée en octobre 1911 par Emile Basly entouré de tous les responsables du syndicat et de nombreux militants.

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   Le malheureux Casimir Beugnet ne vera pas cette inauguration : il décède subitement le 1er juillet 1910 à l’âge de 49 ans.

   En sa mémoire, le syndicat fait érigé une statue qui est installée au centre du jardin se trouvant dans la grande cour de la Maison Syndicale. Un peu plus tard, la Municipalité décide de débaptiser la rue du Creusot pour lui donner le nom de Casimir Beugnet.

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  Appelée aussi parfois La Maison des Mineurs du Nord – Pas-de-Calais, l’édifice est un modèle exceptionnel dans sa conception et son architecture. Elle est construite en briques rouges. Les différentes pièces sont disposées sur les deux niveaux de façon totalement symétrique par rapport au hall d’entrée. Au dessus du porche, à l’étage un balcon doit permettre aux orateurs de s’adresser à la foule des mineurs rassemblés jusqu’à la Place du Cantin.

  L’aile droite du bâtiment abrite le syndicat des Mineurs. Les ouvriers viennent y recueillir des renseignements et des conseils sur le fonctionnement des Caisses de Secours ou les aides familiales ou simplement rechercher l’aide du syndicat pour un problème personnel ou professionnel.

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   L’aile gauche est occupée par l’Imprimerie Ouvrière qui diffuse notamment le journal du vieux syndicat ‘Le Réveil’.

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  La rue du Creusot dans laquelle se trouve la Maison Syndicale donne sur la Fonderie Bracq qui disparaitra lors de la guerre 14-18..2

  Centre historique et incontournable des luttes ouvrières des mineurs, point de départ de nombreux cortèges syndicaux, elle est, jusqu’à l’extinction totale de l’exploitation charbonnière, le siège des syndicats de mineurs CGT du Bassin Minier.3

   Survient alors la Première Guerre mondiale. L’occupation allemande puis les combats pour la libération de la ville font que Lens est totalement détruite lorsque la libération arrive enfin. La Maison Syndicale, qui n’a pas échappé au désastre, est entièrement rasée.

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 Pendant la guerre, les réunions du Syndicat ont lieu à Bruay-en-Artois. A la fin des conflits, le Syndicat occupe des locaux provisoires installés sur la Place du Cantin.

   Emile Basly, en tant que Maire de Lens, commence dès 1918 les travaux pour rebâtir la ville. Dans son rôle de responsable syndical, il propose dès 1921 la reconstruction de la Maison Syndicale.

   Lors de la réunion du Conseil d’Administration du Syndicat des Mineurs du 9 avril 1921, il déclare : «Il est absolument nécessaire de désigner un architecte tout de suite afin de procéder rapidement à la reconstruction de notre Maison Syndicale». C’est Jean Goniaux, architecte douaisien, qui est choisi. (Source Gauheria n°76).

  La nouvelle Maison Syndicale, qui est édifiée au même endroit, est quasiment identique à la première.

Elle est reconstruite à partir de 1922. Face à son porche est ouverte la rue Florent Evrard, la reliant directement à la Place du Cantin.

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La similitude des deux bâtiments, voulue par les responsables syndicaux, est frappante : même matériaux, même dimensions, même sculptures. Seuls, quelques points de détails peuvent les différencier : les inscriptions ‘Secrétariat’ et ‘Imprimerie’ de part et d’autre du balcon ont été remplacés par des balustrades, un jardin ‘art-déco’ occupe désormais la cour centrale et le fronton reconstruit n’est pas totalement identique au premier.

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   Les motifs sculptés au dessus du porche marquent la volonté du Syndicat d’afficher sa puissance .

   Les lions, symboles de cette force encadrent des mineurs au travail glorifiant ainsi la force et l’endurance de ces hommes du fond :

  • à gauche, l’abattage au pic et à genoux

  • au centre, le boisage des bowettes

  • à droite, le roulage du barrou

   Au dessus de l’inscription ‘Maison Syndicale’, visible de très loin, une sculpture avec le chiffre 10 : l’année du début de la construction du premier bâtiment.

  L’inauguration a lieu le 16 septembre 1926 en présence d’Emile Basly, d’Henri Cadot et d’Alfred Maës qui est devenu entre-temps Député mais aussi le nouveau Secrétaire Général du Syndicat. Roger Salengro y prononça le discours. Nul doute que ce fut un jour de fête comme on en faisait alors avec grands discours, fanfares et banquet.

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  Entre temps, en 1919, le journal syndical ‘Le Réveil’, toujours imprimé dans cet édifice, est devenu ‘la Tribune du Mineur’ par décision du Conseil d’Administration du Syndicat du 8 juin 1919. (Source Gauheria n°76).

  La salle de spectacles située derrière la maison syndicale et ouvrant sur la rue Emile Zola est construite en même temps. En 1928, les propriétaires du cinéma-théâtre ‘le Casino’ situé rue de Paris proposent de louer la salle pour un loyer de 18 000 francs par an en précisant que le syndicat resterait prioritaire en cas de besoin. C’est une aubaine pour celui-ci toujours à la recherche de fonds.

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  Quelques années plus tard, le bâtiment est transformé en salle de cinéma. ‘Le Cantin’, qui tente de concurrencer l’Apollo. reste un cinéma de quartier avec ses films de série B. Après les évènements de mai 68 et la ‘libération sexuelle’, le Cantin est même connu pour être le premier cinéma lensois à projeter des films à caractère pornographiques. On est loin alors la vocation première de cette salle.

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  Pour faire face à la chute du nombre de spectateurs, il faut transformé la grande salle de 888 places en 5 plus petites. Malgré cela, le cinéma finit par fermer ses portes définitivement dans les années 90.

   Le site est ensuite racheté par un mouvement religieux considéré par certains comme une secte, ‘la Source’, qui modifie la salle afin d’en faire un lieu de culte. C’est cette ‘église’ qui sera à l’origine de la demande de classement du site. Finalement, les locaux sont définitivement fermés avant que le projet n’aboutisse et finissent par se dégrader.

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   La Maison Syndicale a été le centre de tous les conflits du Bassin Minier. Les responsables syndicaux y étaient ‘chez eux’. La photo ci contre démontre la force du syndicat (devenu la CGT depuis la scission de 1948) dans l’entre-deux guerres. On peut y voir tout le groupe de délégués encadrant leur Président Alfred Maës.

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   Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands réquisitionnent le Maison Syndicale. L’attitude des mineurs, qui se mettent en grève en 1941 autant contre les directions des Compagnies que contre l’occupant, leur procure un sentiment de vengeance. De nombreux attentats ont aussi pour auteurs des ‘gens de la mine’, les sabotages dans les fosses ralentissent la production que les occupants voudraient pourtant voir se développer. Les Allemands utilisent la Maison Syndicale comme prison pour les détenus civils de la région.

   Quelques années après la libération, la Maison Syndicale allait encore vibrer sur ses bases. Auguste Lecœur, qui vient de perdre sa place de maire de Lens, battu pas le ‘SFIO’ Ernest Schaffner, est à l’origine d’un important conflit. Les ministres communistes sont évincés du gouvernement, il n’en faut pas plus pour que la CGT déclenche un mouvement de grève nationale dans les charbonnages. Autant politique que revendicative, l’action oppose les mineurs aussi bien au gouvernement qu’aux toutes nouvelles houillères nationalisées. De grands rassemblements ont lieu un peu partout. A Lens, c’est, bien sur, à la Maison Syndicale et dans la salle de spectacle que les grévistes viennent manifester, écouter et ovationner les orateurs.

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   D’autres mouvements suivront comme en 1963 ou plus de 50 000 mineurs en grève se rassemblent à Lens pour manifester contre la politique de désengagement du Général De Gaulle et de son Premier Ministre Pompidou.

   Mais inéluctablement, le nombre de mineurs diminue, le syndicat perd de son influence mais le siège est toujours installé à la Maison Syndicale. Une figure emblématique va y passer une bonne partie de sa vie : Marcel Barrois, Président du Syndicat CGT des Mineurs.

  Le 14 janvier 1997, le bâtiment est inscrit à l’inventaire supplémentaires des Monuments Historiques en raison de son importance sociale.

   Bernard Ghienne, qui siégeait alors à la COREPHA (commission pluripartite chargée d’étudier les demandes de protection et de donner un avis au préfet de région) est chargé, étant lensois, par les services de l’Inventaire de défendre la nécessité d’un classement du site (la maison et l’ex-cinéma).

   Le Secrétaire de l’association Gauheria poursuit : «Le jour de la réunion, au moment où j’allais prendre la parole, un appariteur a informé la commission que le Maire de Lens (André Delelis) souhaitait être entendu. On l’a fait entrer et il s’est assis juste à côté de moi.6

  Pendant une demi-heure, il a développé tous les arguments possibles pour que la Maison Syndicale ne soit pas inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Quand j’ai pris la parole à mon tour, j’ai commencé par “Monsieur le Maire de Lens a tout à fait raison quand il dit que…”, puis j’ai dû remonter la pente : j’ai surtout insisté sur la valeur symbolique et sociale du bâtiment, ne mettant en valeur que l’intérêt artistique du jardin Art-déco qui se trouvait alors dans la cour, devant la statue de Casimir Beugnet. A la fin de mon exposé, le préfet a exigé un vote (procédure rarissime). L’inscription a été acquise par 3 voix de différence ».

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  En 1997 et 1999, le Syndicat CGT effectue des travaux importants de restauration de la Maison Syndicale. La plus visible est la création d’une verrière au dessus de la cour. En 2004, le Syndicat CGT cède la Maison Syndicale à la Région Nord-Pas-de-Calais. Propriétaire, la Région en a laissé la gestion et l’entretien à la CALL (Communauté d’Agglomérations de Lens-Liévin).

  Le bâtiment accueille maintenant un centre d’archives de l’histoire minière mais un travail de sauvegarde des archives doit y être effectué. Marcel Barrois soulignait en 2000 qu’il y était entreposé l’ensemble des numéros du journal syndical :’La Tribune’. Malheureusement, ces vieux journaux sont fragiles. Mal entreposés, à l’humidité, ils périssent.

La Maison Syndicale abrite aujourd’hui les associations «Mémoires & Cultures de la Région Minière» (créée en 1991 et dont le Président fut Marcel Barrois jusqu’à son décès) et «Gauheria» et est le siège du Pays d’Art et d’Histoire de Lens-Liévin. Des expositions temporaires y sont présentées, axées surtout sur l’histoire de la mine et des mineurs.

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   Le 30 juin 2011, lors d’une réunion du Conseil de la CALL, est créée une ‘Maison de Mémoire des Mineurs’ associé au projet ‘Mineurs du Monde’. Celui ci a une triple ambition : un travail de mémoire et d’archives, une prise de conscience et de mobilisation à l’international du bassin minier et une démarche de collecte de ressources pouvant permettre à chacun l’accès à cette histoire.7

    Le site principal de ce projet se trouverait sur le site de l’ancienne fosse 11/19 mais la totalité des archives (contenant plus de 25 kilomètres de documents inédits) serait entreposée dans les bâtiments de la Maison Syndicale et de l’ex-cinéma du Cantin.

   Quelques photos récentes de la Maison Syndicale :

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Publié dans Histoire, La Mine, La ville, Lens, Les Mineurs, Non classé | 3 Commentaires »

Une légende lensoise et syndicale disparaît : Marcel Barrois

Posté par Le Lensois Normand le 12 juillet 2012

   Après plus de 50 ans à la tête du syndicat CGT des Mineurs, Marcel Barrois est décédé mardi à la polyclinique de Riaumont à Liévin à l’âge de 86 ans. Figure emblématique du bassin Minier, il s’est toujours battu pour la défense des gueules noires.

Une légende lensoise et syndicale disparaît : Marcel Barrois dans Informations barrois

   Marcel Barrois est né à Sains-en-Gohelle. Dès ses 14 ans, il a commencé sa carrière de mineur de fond à la fosse 7 de Barlin. Fils d’un militant communiste et cégétiste, c’est tout naturellement qu’il s’est très vite engagé dans la lutte syndicale au sein du syndicat CGT. Il a connu la Résistance pendant la guerre, les grèves de 1941 dirigées autant contre l’ennemi que contre les directions des Compagnies. Il en avait fait le sujet d’une exposition à la Maison Syndicale de Lens (dont il était le Président) lors du 70e anniversaire de ce mouvement ouvrier en 2001. Lors de la grande grève des mineurs de 1963, il était parmi les leaders avec Léon Delfosse et Henri Martel.

  Militant au Parti Communiste, il avait aussi été Conseiller Régional et était toujours Président du Syndicat CGT des Mineurs Retraités et Veuves de Mineurs. Il a créé l’association « Mémoires et Cultures » destinée à conserver l’histoire de la Mine.

  Tous ceux qui sont passé à la Maison Syndicale de Lens ont du le croiser puisque c’était sa seconde demeure.

  A lire l’article sur Marcel Barrois sur le site de Nord-Eclair (cliquer ICI) et dans le n° 50 de Gauheria «Marcel Barrois et la grève de 1963»

19631 dans La Mine

Manifestation des mineurs en grève Place du Cantin à Lens en 1963

Publié dans Informations, La Mine, Lens, Les Mineurs | Pas de Commentaires »

 

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